« Le tournage fut difficile mais je crois que ça valait le coup »
Interview avec Sébastien Aubert, producteur (Ad Astra films) du film Le Tonneau des Danaïdes
Comme tous les films en compétition, Le Tonneau des Danaïdes a bénéficié d'une bourse du programme Envie d'agir. Mais ce qui le différencie des autres films du festival Selluloïd, c'est qu'il a aussi obtenu le prix du public.
Nous avons interviewé le producteur de ce film, Sébastien Aubert.
Comment êtes-vous devenu producteur ?
J'ai étudié le « management des activités culturelles » dans une école de commerce (EM Lyon). Un de mes professeurs travaillait dans le cinéma et cela m’a donné envie de produire des films. Pendant un an, j’ai regardé 2 à 3 films par jour afin de me constituer une culture de base, sinon je n’aurais pas été crédible. J’ai aussi multiplié les expériences dans le milieu, comme le poste de responsable sponsoring du festival du Film Français de Richmond aux Etats-Unis (édition 2007). J'étais alors sûr de vouloir travailler dans l'industrie cinématographique.
Avez-vous rencontré des problèmes pendant le tournage ?
Oui, le tournage a été très difficile. Il a eu lieu en plein été, au milieu du désert marocain. J’avais une équipe marocaine de professionnels et une équipe d’étudiants qui se prenaient pour des professionnels. A plusieurs reprises, les étudiants ont manqué de respect aux techniciens marocains qui ont failli abandonner le projet. Si tel avait été le cas, le tournage aurait été interrompu et tout était perdu. D’autre part, j’étais malheureusement dépendant des étudiants car c’étaient les seuls qui pouvaient nous aider avec le montage sur place. J'ai donc passé mon temps à apaiser les tensions, ce qui fut une expérience particulièrement pénible.
En plus de ces problèmes humains, j’ai aussi rencontré des problèmes techniques : le frigidaire est tombé en panne et on n’avait plus que de l’eau chaude ! On a dû boire surtout du thé. Heureusement, je suis fier du résultat final et je crois que ça valait le coup.
Combien ce film a-t-il coûté ?
On avait un budget total de 60 000 euro. Pour le tournage, qui a duré 3 semaines, on a dépensé 40 000 euros. L’autre poste important de dépenses a été la musique du film. Nous sommes allés en Slovaquie pour enregistrer la musique jouée par des musiciens de Bratislava et composée par un ami du réalisateur. Cela a coûté 20 000 euros. Sans l'aide financière du programme Envie d'agir, Le Tonneau des Danaïdes n'aurait jamais vu le jour...
Parlons maintenant du contenu du film. Que représente la femme en rouge ?
La femme en rouge est la personnification du désir. À la fin du film, une nouvelle femme prend sa place et c’est elle le symbole du nouveau désir. L’homme a changé de désir.
Pourquoi peut-on voir au début du film beaucoup de bouteilles vides ?
Ces bouteilles symbolisent le côté cyclique du film. L’homme a soif, mais les bouteilles sont vides. Il va donc devoir remplir les bouteilles, puis les boire et elles seront alors de nouveau vides. Cela annonce les étapes que l’homme doit parcourir pour capturer un premier désir, puis un autre désir, et ainsi de suite. Car une fois qu’un désir est comblé, il n’existe plus et donc un nouveau désir apparaît.
Est-ce que le film a rencontré du succès ?
Etrangement, le film a eu plus de succès à l’étranger qu’en France. Mais les droits ont été vendu à une chaîne de télévision française donc on pourra bientôt le voir sur nos écrans.
Avez-vous déjà un nouveau projet ?
Oui, une sorte de thriller. C’est l’histoire d’une petite fille qui téléphone souvent avec le « maître des vents ». Mais qui est ce maître des vents ? C’est ce que le spectateur se demande pendant tout le film et il peut facilement s’imaginer qu’il s’agit d’un pédophile.
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