Le Lycée Français de Berlin à l'époque d'Hitler
Le Lycée Français de Berlin à l'époque d'Hitler
À partir de 1938, les élèves juifs ont dû partir
En 1933, le directeur, Ernst Gerstenberg, a été renvoyé. Il venait d'une famille chrétienne mais d'origine juive. Un tiers des élèves était aussi d'origine juive, beaucoup non pratiquants. Dès le 30 janvier 1933, date de la prise du pouvoir par Hitler, une grande partie d'entre eux a commencé à émigrer. Peu à peu, les classes se sont vidées. À partir de 1938, les élèves juifs n'eurent plus le droit de se mélanger aux élèves allemands et donc de fréquenter l'école. Ils durent aller dans des écoles juives.
Seuls les « demi-Juifs » - ainsi désignés par les nazis - eurent le droit de rester. C'étaient les élèves dont un des parents était Juif et l'autre pas. Ceux-ci furent renvoyés en 1942 et durent aller au travail forcé dans l'industrie de guerre.
« Résister » un roman sur la résistance des huguenots envers les catholiques
Au Lycée Français, à part le départ forcé du personnel juif, il n'y eut pas de grands changements, ni de professeurs fanatiques des nazis. Au contraire : un des professeurs, Ernst Lindenborn, a écrit un roman qui s'appelait « Résister » et qui parlait de la résistance des Huguenots envers les catholiques au 17ème siècle. Tous les élèves lisaient ce livre et comprenaient qu'il fallait voir ça comme un roman de résistance contre les nazis.
Le Lycée Français de Berlin à partir de l'été 1944
Les élèves les plus âgés, nés en 1926, ont dû aider, à partir de l'été 1944, dans le blockhaus près du zoo. La nuit, ils restaient éveillés à cause des tirs d'artillerie et le matin, ils reprenaient les cours que leur donnaient les professeurs du lycée restés à Berlin.
Donc le lycée n’a pas été fermé, mais les classes plus jeunes (élèves nés en 1927) ont été envoyées en Silésie et plus tard à Sulzbürg en Bavière. On trouve encore 30 élèves enregistrés sur la liste du 8 mai 1945.
Le lycée a été détruit en grande partie début mai 1945. Les élèves et professeurs qui avaient survécu à la guerre à Berlin, se rassemblèrent dès le mois de mai 1945 autour du professeur Ernst Lindenborn qui recommenca ses cours. Ceux-ci avaient lieu dans une des pièces de la cathédrale francaise de Berlin en partie détruite. Une armoire en bois foncé servait de tableau.
Une des particularités du Lycée Français de Berlin
Ce qui est aussi particulier au Lycée, c'est que pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie des élèves a combattu du côté des Allemands et l'autre, du côté des Français.
Dans le hall d'entrée, il y a une plaque en mémoire de tous les élèves soldats qui sont morts à cette époque-là, qu'ils soient morts pour la France ou pour l'Allemagne.